De Paris à Montpellier à vélo

Le 02 Juin 2018, France

Voyage en solo de Paris à Montpellier en 9 jours soit 1200km à travers le Loiret, l’Indre, la Creuse, la Corrèze, le Lot, le Tarn-et-Garonne, l’Aude et l’Hérault.

 

La carte en grand!

 

 

 

Le canasson

 

1 Vélo Cannondale BadBoy 26″ (acheté chez Les velos parisiens):
Cassette: 11-32
Dérailleur Av/Ar: Shimano Acera
Fourche: Fatty SI V-Brake
Freins: Tektro 855 VBrake
Moyeux: Shimano RM30 et RM40
Cadre: Aluminium 6061 optimise hydroforme
Jantes: C2 Maddux 32t
Pédalier: Shimano Acera 48/36/26
Pneus: kojak 26*2
poids: 12.4 kg
1 Garde boue zefal
1 Guidon à cornes Ergotec Hornbar
1 compteur sigma
1 Paire de Sacoche arrière Vaude Aqua BACK
1 Paire de Sacoches Aqua Front Vaude
1 Porte-bagages arrière Tubus Cargo
1 Porte-bagages avant Tubus Tara
1 Trousse à outils 
==== Camping====
1 Réchaud à gaz MSR SUPERFLY
1 Popote ÉVASION ALU 2 PERSONNES 
1 Tente Quechua T2 ultralight
1 tapis de sol
1 Sac de couchage MILLET HIKER 
1 sac a viande
1 antivol
1 lampe
1 Briquet gratoire
1 boussole
2 carte routieres
1 petit sac à dos
2 recharges butagaz
1 trousse de secours/toilette

 

 

L’avantage de partir de Paris c’est que le moins sympa est au début ! Il est 8h, Paris est sous les nuages. Aujourd’hui je pars pour Montpellier, je n’ai pas décidé du nombre de jours nécessaires à ce voyage, ni du trajets précis que je vais emprunter. Je sais simplement que je passerai par la région Centre, le Limousin, Midi Pyrénées et pour finir le Languedoc. Je pars donc dans l’optique de traverser la France, entre voyage touristique et défi sportif.

 

Jour 1 : Départ de Paris

29 juillet 2011. Départ du nord de Paris, puis porte de Vanve, Antony.. je m’éloigne de la capitale.
On ne sait jamais vraiment par quel moyen sortir de ces grandes villes, toujours l’appréhension de tomber sur une voix rapide, obligé de faire demi tour car la seule issue est l’autoroute ou le périph’. C’est la seule partie du trajet que j’ai « préparé », j’utilise un maximum les pistes cyclables qui longent des nationales très empruntées.
3h de pédalage et je retrouve enfin les routes calmes traversant de grands champs de blé et de betteraves. Je sens enfin cette petite sensation de liberté typique des voyages à vélo. Cette sensation que rien ne me contrôle ou ne m’oblige à faire quoi que soit aujourd’hui. Je pars l’esprit libre, libéré, le voyage commence maintenant.

 

 

Je pars seul sans aucune contrainte de distance, d’itinéraire, d’arrêts, de pause pipi… évidement cela implique une plus grande autonomie, une attention continue et forcement une sensation de solitude un peu plus importante dans les situations critiques. Mais je voyage en France, donc avec peu de risque. Avec l’expérience on apprend, on se fortifie, la solitude est moins présente, on se parle, on s’écoute, on repousse quelques limites et on avance un peu plus loin !
J’entends le courant traverser dans les lignes à haute tension qui alimentent Paris. Je passe dessous avec le reflexe bête de baisser la tête. Il n’y a pour l’instant aucun dénivelé, le vent est quasi nul, pas de pluie c’est bien parti. 70km plus tard c’est la pause repas : sandwich et brownie dans le jardin de l’hôtel de ville de Dourdan. Je quitte la région Ile-de-France pour entrer en Eure-et-Loir et continue direction de la ville de Torcy par les petites départementales utilisées majoritairement par les tracteurs. Arrivé au camping municipal de Toury à 16h, il reste quelques emplacements. Les sanitaires / douches sont propres et pour le prix (7.50€) le rapport est bon. Une employé de la mairie vient vers 20h30 récupérer son dû une heure plus tard je dors.

 

Km total : 124 km
Km du jour: 124km
Tps roulé: 6h05
Vit moy : 20.35 km/h
Vit max: 45 km/h

 

Jour 2 : Toury.

Levé à 7h45 après une nuit assez moyenne de 10h. Il faut que je m’habitue au tapis de sol qui n’est pas bien épais. Il fallait trouver le compromis entre confort et poids/encombrement. Départ une heure plus tard direction l’ouest d’Orléans pour récupérer la piste cyclable qui longe la Loire.

 

Je continue à être entouré de champs de blé fraichement coupé parsemé d’éolienne qui tourne lentement, le vent n’est pas bien fort aujourd’hui. Je reste très attentif au vent car lorsqu’il est de face, il est l’ennemi redouté des cyclotouristes. Avec mes sacoches avant et guidon j’ai une résistance au vent assez forte et la moindre brise de face me fait ralentir avec cette impression de grimper une pente sur du plat.
Les routes sont quasiment désertes et c’est un vrai plaisir de pouvoir rouler sans se soucier de ce qui arrive derrière. Les odeurs de terre renforcent cette euphorie du voyage à vélo. Je contourne Orléans par l’Ouest et après avoir cherché un peu ma route j’arrive à rejoindre la piste marqué par des panneaux indiquant une piste cyclable. La piste débute par un sentier plus ou moins caillouteux, ce que n’apprécient guère mes pneus lisses fait pour la route goudronnée. Lors de mon Paris – Amsterdam à vélo j’avais emprunté dès le départ une piste identique qui avait abouti a une crevaison avec 4 trous, d’où ma légère appréhension.

 

 

Régulièrement de petite chicane en rondin de bois complique le passage, une aberration pour un chemin autorisé pour les vélos. Au mieux les sacoches frottent, au pire je suis obligé de couché le vélo pour passer en dessous. Le chemin continu sur une route et se transforme à nouveau en sentier avec au bout un obstacle de taille pour une piste cyclable : un escalier en pierre d’une 20ene de marches. Une petite rigole sur l’escalier permet d’y faire passer le vélo mais avec un chargement de 30kg, la chose n’est pas simple ! Heureusement 2 jeunes qui me suivaient viennent m’aider. Le chemin, parfois très étroit, très caillouteux serpente dans la forêt. Le paysage reste très sympa, entre la Loire et la forêt, je passe devant de magnifique demeure surplombant la Loire.

Je me retrouve finalement sans le vouloir sur la national bruyante qui longe la Loire, j’ai du louper un embranchement. Il est midi, il y a une pizzeria dans le coin, je ne résiste pas ! En guise de dessous de table un plan de l’itinéraire que j’ai perdu. J’englouti ma pizza et récupère la piste, pour atteindre Blois que je traverse, et passe ainsi sur la rive sud. L’itinéraire est globalement bien fléché sauf à certain endroit ou la boussole permet de ne pas se perdre. Je passe devant l’énorme centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux, ses 2 silos crachant une épaisse fumée blanche et ses scandales

 

 

J’arrive à Chaumont-sur-Loire en tombant directement sur un camping. Immense pelouse en très bon état longeant la Loire, je m’y installe après avoir payé mon dû (5€). Je fais un saut à Onzain de l’autre coté du pont pour faire quelques courses puis retour au camping.

Km total : 266 km
Km du jour: 142 km
Tps roulé: 6h30
Vit moy : 21.16 km/h
Vit max: 54 km/h

 

Jour 3 : Chaumont-sur-Loire.

Mon corps s’habitue au rythme et les journées de vélo s’allongent. Départ 10h, je quitte la Loire pour descendre plein sud. Je passe en Indre et Loire. Les difficultés commencent. Des dénivelés non négligeables s’annoncent devant moi, certaines cotes font une dizaine de kilomètres sans plat pour se reposer. Les 25 kg de chargement n’aident en rien !

 

 

Je traverse quelques magnifiques villages classés « plus beaux villages de France », villages tranquille, fleuries ou flotte devant certaines boulangeries une délicieuse odeur de pain chaud. Je ne résiste pas à l’envie de croquer une baguette en chemin. J’entame la traversée dans le parc Naturel régional de la Brenne, véritable mosaïque d’étangs.

J’arrive à Crozant vers 19h et trouve un camping « le camping de Montcocu »… pourquoi pas!. Accueille sympathique du gérant, je suis extenué pour cette journée riche en dénivelé. Je pose ma tente, fais quelques étirements, avale un repas pates/sauce tomates puis position horizontale pour la nuit!

Km total : 428 km
Km du jour: 168 km
Tps roulé: 8h
Vit moy : 21.08km/h
Vit max: 60 km/h

 

Jour 4 : Crozant.

Je quitte le camping avec en guise d’échauffement une magnifique pente à 20% à vue de nez. Petite vitesse sur le braquet et je mouline, les muscles froids se réchauffes rapidement, l’acide lactique commence à se faire sentir. Je croise quelques énormes vaches limousines qui n’ont pas l’air de compatir à ma cause. J’arrive enfin à bout.

 

 

Me voila maintenant dans le département de la Creuse. Les paysages se font plus verdoyants. A chaque coup de pédale j’ai l’impression de m’enfoncer un peu plus au cœur de la France. La route sinueuse se faufile entre de magnifiques prairies verdoyantes que le soleil embellit. L’ambiance est paisible, je continue à longer quelques étendues d’eau, les vaches ruminent tranquillement leur herbe pendant que moi je me laisse glisser lors des descentes. Les montés me rappellent qu’il faut quand même pédaler sur un vélo pour avancer…

Je dépasse la ville de La Souterraine et commence à prendre un peu de hauteur ce qui me permet d’apprécier d’autant plus le paysage. Je traverse quelques ponts en pierre et arrive au village de St Leonard-de-Noblat. Je pose ma tente dans le camping de beaufort au bord de la Vienne (12€ l’emplacement).
J’ai quelques réserves de nourriture dans mes sacoches pour éviter de remonter au village. Face à la rivière, le soleil se couche, je savoure le moment. Le réchaud posé devant moi cuit un paquet de pate. Un simple plat de pâtes prend un tout autre gout après une journée difficile.

 

Km total : 551 km
Km du jour: 123 km
Tps roulé: 7h
Vit moy : 17 km/h
Vit max: 58 km/h

 

Jour 5 : St Leonard de Noblat.

Départ 8h du camping. Ma tente, le vélo, les vêtements que j’avais mis à secher sont trempés par la rosée. Ca séchera sur le vélo, sauf la tente que je suis obligé d’emballer. Les dénivelés me donnent du fil à retordre : 50km en 3h. Je continue à serpenter entre les champs, prairie, bosquet verdoyant et arrive en Corrèze. Picnic le midi dans le village d’Uzerche qui dispose d’une vue sur la Vézère. Je me fais plaisir ce midi : Baguette croustillante avec rillette d’oie sur lit de confit d’oignons. Un sandwich gastronomique ! Malgré une chaleur écrasante ce sandwich me redonne des forces. Dès que j’en ai la possibilité je refais aussi mes réserves d’eau car ça part vite.
Je longe l’A20 par moment et m’en éloigne rapidement. Fin d’après midi difficile, toujours 30° sur le thermomètre, pas mal de dénivelés, je bois continuellement mais gros coup mou sur les derniers kilomètres avant Brive-la-Gaillarde. Obligé de refaire un casse-croute rillette à 17h! Je passe au pied du village perché de Turenne, en doublant les nombreux touristes ici en visite puis passe la frontière du Lot. J’atterrie lourdement à Souillac chez des amis à 19h, épuisé.

 

Km total : 702 km
Km du jour: 150 km
Tps roulé: 8h25
Vit moy : 17,89 km/h
Vit max: 60.8 km/h

 

Jour 6 : Souillac.

Jour de repos… ouf

 

Jour 7 : Souillac

Après une journée de repos, départ matinal de Souillac. Mes batteries sont rechargés et le moral à fond pour le reste du périple. Au départ je pensais faire depuis Souillac un trajet direct vers Montpellier en passant par le massif central mais les dénivelés que j’ai eus depuis la Loire m’ont calmé. Je passerais plutôt par Toulouse, Carcassonne ce qui rallongera d’une centaine de kilomètres le trajet mais ça sera plus plat! La sortie de Souillac se fait dans la brume, qui se dissipe vers 11h. Moins de dénivelé sauf un peu avant Cahors que j’atteins vers 13h. Je traverse le Lot et pour le midi sandwich en centre ville. Plus de soucis de dénivelé par la suite, c’est plaisant.

 

A la sortie de Cahors je rencontre un groupe de 3 randonneurs qui, pas mecontent de terminer une partie du chemin de Compostelle m’expliquent qu’ils sont parties du Puy en Velay pour faire un tronçon du GR65.
Les 30° sous la cagnard ne m’aident pas. Je termine mes 3L d’eau et je dois ravitailler avant de me choper une tendinite comme cela m’était arrivé lors de mon voyage Paris – Amsterdam à vélo. Une douleur au tendon d’Achille m’avait contraint prendre des anti-inflammatoires. Les champs de tournesol s’étendent à perte de vue. Le camping que j’avais repéré à Albias à quelques kilomètres au nord de Montauban est fermé. Avec cette chaleur j’ai tellement besoin d’une douche que je préfère en chercher un autre que de faire un bivouac sauvage. Je questionne quelques passants, il se pourrait qu’a Nègrepelisse il y en est un. 7,5km plus tard je le trouve. A chaque arrivée dans un camping je me délecte d’avance d’une douche fraîche et d’un repas simple et nourrissant. Que de petites choses simples peuvent faire plaisir !

Km total : 855 km
Km du jour: 153 km
Tps roulé: 7h35
Vit moy : 20.17 km/h
Vit max: 60.22 km/h

 

Jour 8 : Nègrepelisse

Départ 9h du camping, peu de départementale vers Carcassonne. Je suis obligé de faire des « bords » pour passer au dessus de Toulouse. Je trouve finalement la D77 qui m’oriente SE sans difficulté. Plus aucun dénivelé, ma moyenne est stable à 20 km/h. Deux petites averses le matin, qui seront d’ailleurs les seules pluies du voyage. Les paysages sont un peu moins « sauvages », beaucoup de champs de tournesol et de blé.
J’arrive au camping de Castelnaudary à 17h, peu de monde (nuit à 5.80€). Je pose le campement et fais un saut en centre ville pour ravitailler. Repas de ce soir : Cassoulet de Castelnaudary (forcement !), pate d’amande et jus de pomme pour fêter mon 1000ème kilomètres !

 

 

Km total : 1003 km
Km du jour: 147 km
Tps roulé: 6h51
Vit moy : 21.52 km/h
Vit max: 56.35 km/h

 

Jour 9 : Castelaudary

Il me reste environ 200 Km avant Montpellier. Je pars vers 9h et entame la longue D33 qui longe l’A61 et passe par Pexiora, Bram…etc.
Un chien me course dans un champ, rien d’alarmant, les chiens n’aiment généralement pas les vélos. Cela dit quand ce chien saute le caniveau pour s’approcher dangereusement de moi, je rigole moins. Il se rapproche de plus en plus et avec mon chargement de 30 kg l’accélération n’est pas immédiate! il est si prêt que je sens déjà ses crocs dans mes mollets!! Avec le pic d’adrénaline j’arrive heureusement à le distancer… Il m’aura bien fait monter ma moyenne ! ;)

Quelques kilomètres plus loin, de part et d’autre de la route à nouveau deux chiens errant postés là. Faisant mine de rien, je passe sous l’œil des deux molosses qui, sur les starting block démarrent une course à celui qui atteindra le cycliste en premier. Nouveau coup de pédale et je dépasse les 35 km/h avant qu’ils ne s’approchent de trop près. Je saurais à l’avenir que pour semer un chien il faut frôler les 40km/h ! Une chance que ça ne soit pas arrivé dans une montée, je n’aurais pas donné cher de mes mollets car les chiens avaient l’air bien motivés!

Je traverse la ville de Carcassonne et continue vers Bézier par la seule départemental qui la relie : la D610 puis D11. 70km de départemental très utilisé en ce samedi 6 aout. Ce n’est pas une partie de plaisir que de se faire frôler régulièrement les fesses en essayant au mieux de serrer à droite. Je mange rapidement sur une aire peu accueillante mais ou l’eau potable coule à flot ! Je croise quelques voyageurs à vélo venant de l’autre sens que je salue amicalement.

J’arrive à Bézier vers 16h, il me reste environ 80km pour atteindre Montpellier, il serait dommage de rester ici alors que je peux pousser un peu et terminer mon voyage ce soir. Je continue. Atteindre Montpellier de Bézier n’est pas chose aisée si on ne veut (peut) pas utiliser les voix rapides. Je sors pars la D28 tant bien que mal car les sorties de ville sont toujours compliqué et peu agréable pour les cyclistes.
Bessan, Floransac, Loupian, Poussan, la route reste plus agréable que ce que je viens de faire pour arriver à Bézier. La D5 m’amène directement à Montpellier par Figuerolles. Il est 20h et le panneau « Montpellier » annonce la fin de mon « Very Bike Trip »!

Km total : 1223 km
Km du jour: 220 km
Tps roulé: 10h08
Vit moy : 21.76 km/h
Vit max: 52.18 km/h

Après 9 jours sur le vélo et 1223 km au compteur, ce voyage a été relativement éprouvant (j’ai perdu 4 kg) principalement dû au dénivelé combiné à un soleil de plomb ! Cela dit je pense avoir trouvé le bon équilibre durant ce périple entre défi sportif et tourisme ce que permet justement le voyage à vélo.